Plus de peur que de mal [PV Ren Aka]

[HS:Désolée du temps de réponse, j'avais pas vu ><]

La voiture n'écrasa pas Moka. Sans qu'elle ne se rende bien compte de la situation, Moka se fit sauver par l'humain dont elle avait craint qu'il ne la frappe ou ne l'admoneste furieusement. La jeune Neko ne se rendit pas immédiatement compte de ce qui lui arrivait, ni du fait que cet humain l'avait sauvée, encore paralysée par la peur qui n'avait été qu'augmentée par le fait que l'homme ne la touche. Malgré tout, elle ne sentait aucune douleur et ne voyait dans le regard de l'homme qui s'était jeté sur elle pour la protéger aucune menace. Par contre, le Neko était maintenant allongé de tout son long sur elle, ce qui la pétrifia. Malgré l'absence apparente de menace, les mauvais souvenirs affluèrent dans l'esprit de Moka alors que le jeune homme se relevait brusquement en s'excusant. Moka ne comprit pas tout de suite ce que l'homme avait dit, elle était trop perturbée par ces souvenirs qui s'imposaient à elle. Pourtant, elle sentit soudainement qu'elle n'avait absolument rien à craindre quoique son esprit devienne totalement fou en quelques instants.

Moka entendit soudain les paroles du jeune homme qui s'excusait et lui demandait comment elle allait. Moka se redressa, atterrissant sur ses genoux et contempla le sol quelques instants en se demandant pourquoi cet humain lui demandait comment elle allait et pourquoi il ne s'en allait pas en l'ignorant tout simplement, comme le ferait la plupart des humains, à part ceux qui l'auraient, bien-sûr, battue ou pire encore. Quand elle osa relever la tête, son étonnement fut à son comble. L'inconnu tendait la main vers elle afin de l'aider à se relever. Si elle n'avait pas déjà été à genoux, Moka en serait tombée de stupeur. Ce comportement ne lui était pas totalement étranger, car c'était tout à fait celui de sa nouvelle maîtresse et amie, Feena de Kentburry, mais elle n'aurait jamais imaginé que d'autres humains soient aussi ainsi. Aussi accepta-t-elle la main tendue du jeune homme et se releva-t-elle avant de s'incliner poliment et respectueusement.

"Je vous remercie de m'avoir sauvé la vie… j'espère que vous n'êtes pas blessé, Monsieur."

Moka tiqua à nouveau quand le jeune homme sursauta, au moment où la jeune fille lui présenta ses remerciements. Il semblait lui parler avec un naturel peu commun, comme si elle n'était pas une hybride, mais une humaine comme lui. Personne n'avait jamais parlé à la jeune Neko comme si elle valait quelque chose. C'était sans doute pour ça que Moka était très surprise par le comportement de l'humain qu'elle avait en face d'elle. Ce qui était certain, c'est que cet humain ne devait pas avoir d'esclave et que, s'il avait un Neko, celui-ci ne devait pas être malheureux. Mais elle non plus n'était pas malheureuse auprès de Feena. Celle-ci voulait d'ailleurs que Moka lui parle en amie, non en esclave. C'était étrange, mais c'était comme ça. Et à première vue, il y avait bien plus d'humains gentils que de méchants. Le jeune homme demanda à Moka de ne pas l'appeler "Monsieur". Moka le regarda avec un air surpris.

"Mais alors, comment devrais-je vous appeler ?"

Moka ne put s'empêcher d'esquisser un sourire quand Ren se tapa violemment le front en criant qu'il était bête. Non seulement cet humain ne lui faisait absolument pas peur, non seulement il était gentil avec elle, mais il était d'un naturel assez curieux et cela fit sourire la jeune neko qui n'avait pas l'habitude qu'on se comporte ainsi face à elle. En réalité, la jeune neko avait plus l'habitude qu'on la brutalise ou qu'on lui parle durement plutôt qu'on se tape le front devant elle en s'insultant soi-même. Cet individu était pour le moins curieux, mais Moka trouvait cela particulièrement amusant. Elle ne savait pas vraiment pourquoi mais le jeune homme dont elle ne savait toujours pas le nom était vraiment amusant et la faisait extrêmement rire.

Le jeune homme se présenta enfin. Il s'appelait Ren et, puisqu'elle ne connaissait toujours pas son nom de famille, elle décida de l'appeler Monsieur Ren comme elle appelait sa jeune et gentille maîtresse, Mademoiselle Feena. Le jeune homme sembla de nouveau s'intéresser à elle puisqu'il l'interrogea sur son nom. La jeune neko fut à nouveau surprise, alors qu'elle aurait du s'en douter. Après tout, les humains l'appelaient tout simplement Neko, voire sale Neko, mais jamais par son nom. Néanmoins, un gentil humain comme Ren n'allait sans aucun doute pas utiliser ce genre d'appellation. Aussi répondit-elle respectueusement :

"Je m'appelle Moka Konno."

Moka fut très étonnée qu'après qu'elle lui ait serré la main, son interlocuteur s'excuse. Après tout, c'était elle qui, perdue dans ses pensées, n'avait pas regardé où elle allait. C'était aussi pour ça qu'elle avait eu peur que le jeune humain ne la frappe et qu'elle était restée complètement pétrifiée et sourde à tout ce qui pouvait se passer autour d'elle à ce moment là. C'était aussi pour cela que Moka n'avait pas vu la voiture la menacer et que l'humain avait été obligé de la sauver. C'était pour cela, enfin, qu'elle ne savait pas exactement comment régir actuellement face à l'humain, ayant peur que ce qu'il fasse était tout simplement de tenter de la séduire afin de la posséder sans se soucier d'elle ni de la façon dont elle avait envie qu'il la voie. Moka n'avait pas du tout envie que son sourire plaise, pas plus qu'elle n'avait envie d'être belle. Elle préférait être insignifiante. Aussi baissa-t-elle les yeux.

"C'est à vous de m'excuser. J'étais très inattentive à ce qui m'entourait, Monsieur Ren !"

Quand Ren dit qu'ils étaient sans doute tous deux un peu responsables et qu'ils devaient se partager la responsabilité, il éclata de rire, contaminant Moka qui se mit à rire à son tour. C'était la première fois depuis longtemps qu'elle se laissait aller à rire avec quelqu'un et, même si elle n'était pas totalement guérie du trouble occasionné par son viol, elle pouvait enfin se libérer un peu en voyant que tous les humains n'étaient pas si méchants que ça. Elle en était très contente.

Mais quand Ren lui demanda de l'appeler par son prénom tout simplement, sans le Monsieur devant, Moka se mit à rougir très fortement en baissant la tête, redevenant la petite Neko esclave qu'elle était toujours au fond et espérant que ce moment de faiblesse ne serait pas problématique pour elle par la suite. Pensant à ce que lui demandait son interlocuteur humain, elle secoua la tête et déclara :

"Non… je ne pourrais pas…"

Moka se mordit les lèvres, consciente d'avoir été parfaitement impolie avec ce jeune homme, mais celui-ci ne s'en offusqua pas. Il semblait même culpabiliser, ce qui ennuya un peu Moka. Il n'était pas censé culpabiliser, mais lui en vouloir. Et apparemment, il ne lui en voulait pas du tout. Il était plutôt inquiet de la voir troublé et mal à l'aise, au point de lui dire de l'appeler comme elle le souhaitait et de ne pas s'en faire pour lui, ce qui n'était pas habituel pour un humain.

Il alla même jusqu'à s'excuser et Moka en fut toute honteuse. Aucun humain ne devait avoir à s'excuser auprès d'une Neko. Quand il se passait quelque chose posant problème, c'était systématiquement de la faute de la Neko, alors Moka se demanda pourquoi ce n'était pas le cas ici.

"Vous n'avez pas… à vous excuser. C'est moi qui m'excuse de ne pouvoir vous obéir."

Moka regarda timidement Ren pendant que celui-ci lui parlait avec beaucoup de douceur en lui disant que, malgré son statut d'hybride, elle n'était pas tenue d'obéir à ses ordres. Elle était encore plus étonnée par ce que Ren disait. Il avoua qu'avec certaines personnes, il fallait qu'elle se montre obéissante parce que ces personnes pensaient que les hybrides leur étaient inférieurs. Mais il semblait trouver que c'était une mauvaise chose et cela toucha Moka qui répondit avec douceur.

"D'accord, Monsieur Ren !"

Moka se prit à réfléchir pendant que le jeune Ren pensait à autre chose. Elle n'avait pas l'habitude qu'on veille ainsi sur elle et qu'on se montre gentil avec elle. Ce n'était pas facile de passer de la cruauté à a bonté. Les humains ne se rendaient pas compte du pouvoir qu'ils avaient, non seulement physique mais aussi psychologique, sur les hybrides qu'ils soient ou non leur maître. Ils avaient le pouvoir d'influencer leur jugement et c'était quelque chose de très important. Moka avait été influencée par ses parents, au tout début, persuadés que le monde devait être équitables, puis par ceux qui l'avait formée, persuadés qu'il fallait la mater à coups de fouet. Puis, elle avait été influencée par son premier maître qui l'avait violée et fait se sentir plus bas que terre et plus vile que tout. Enfin, il y avait eu Feena. Depuis peu, il y avait Feena et Moka savait que Feena était une vraie bonne âme.

Ren lui proposa d'aller manger une glace, tout comme Feena lui avait proposé de déjeuner en sa compagnie. Les humains croyant à l'égalité étaient sans doute plus nombreux que ce que croyait Moka. Elle ne savait si elle devait accepter ou refuser. Elle savait que c'était dangereux de faire entièrement confiance à quelqu'un qu'on ne connaissait pas, mais Ren n'avait pas l'air méchant et manger une glace se ferait dans un endroit public. Moka était sûre de n'avoir rien à craindre de lui. Elle commençait à penser que les hommes n'étaient pas tous des violeurs en série et cela la réconfortait.

"Eh bien… d'accord !"